La myopathie atypique est une maladie saisonnière, secondaire à l’intoxication par
l’hypoglycine A, une substance toxique présente dans les samares et les jeunes pousses de
certaines espèces d’érable. En France, l’érable sycomore est principalement responsable des
cas déclarés, tandis que l’érable champêtre et l’érable plane sont inoffensifs. Ces différentes
espèces se distinguent à la morphologie de leurs feuilles et de leurs samares : il est
important de savoir les reconnaître lors de leur présence dans la pâture de son cheval. La
période de toxicité principale est l’automne, lors de la chute des samares, notamment
lorsque les journées sont venteuses, ce qui favorise la dissémination des samares.
Néanmoins, les jeunes pousses d’érable émergeant au printemps peuvent également se
révéler toxiques. Les jeunes chevaux semblent plus fréquemment atteints que les chevaux
d’âge.
Les signes cliniques apparaissent 3 à 5 jours après l’ingestion de la substance toxique et
consistent en une raideur généralisée et une faiblesse musculaire, des tremblements, une
augmentation de la fréquence cardiaque, une sudation marquée ainsi que des urines de
couleur brune. Certains chevaux se couchent et ne parviennent pas à se relever. Tous ces
signes sont associés à une destruction massive des muscles posturaux. Dans les cas les plus
sévères, des difficultés respiratoires et une insuffisance cardiaque peuvent se développer,
pouvant conduire au décès rapide de l’animal.
Le traitement consiste en l’administration de fluides par voie intraveineuse en grande
quantité, d’anti-oxydants et d’anti-inflammatoires afin de gérer la douleur. Le taux de
mortalité chez les chevaux présentant des signes cliniques est variable mais peut atteindre
75%. Néanmoins, un diagnostic rapide améliore le pronostic vital.
