La régurgitation mitrale est la pathologie cardiaque la plus répandue dans l’espèce équine.

A l’auscultation, le souffle entendu (c’est-à-dire un bruit supplémentaire) correspond à la fuite de la valve mitrale (valve située entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche) : Cette valve se ferme durant la phase d’éjection du sang par le ventricule vers l’aorte appelée la systole. La fermeture de la valve empêche le sang de refluer vers l’oreillette au moment de la contraction du cœur. En cas d’insuffisance ou régurgitation mitrale, une quantité plus ou moins importante de sang va refluer vers l’oreillette. Le passage du sang à travers la valve est à l’origine du souffle entendu.

Le souffle est parfois holo ou pan systolique : on l entend durant toute la systole. Il peut parfois n être entendu qu’au début, en milieu ou en fin de systole (souffle proto méso ou télé systolique).

Quand cette pathologie est modérée, elle est en général associée à un bon pronostic sportif et vital.

Seul l’échocardiographie permet de confirmer que le souffle entendu est bien lié à une insuffisance mitrale et permet de préciser la gravité de celle-ci. L’importance du souffle entendu n’est pas corrélé à la gravité de la régurgitation. L’étiologie est parfois difficile à déterminer : dysplasie, dégénérescence, prolapsus, lacération, épaississement de la valve….mais la sévérité de la régurgitation pourra être appréciée en visualisant par doppler le jet de régurgitation, en mesurant sa vitesse, en appréciant la forme générale du cœur, en mesurant les chambres et les parois cardiaques et en vérifiant la présence ou non d’autres pathologies.

L’échocardiographie permet donc de déterminer la gravité de la régurgitation toutefois cet examen devra être répété afin d’évaluer la vitesse d’évolution et donc d’affiner le pronostic sportif et vital.

Un cheval atteint de régurgitation mitrale devrait être réévalué tous les deux ans pour les cas légers et tous les ans pour les cas modérés à graves.

Les signes cliniques attestant d’une aggravation de la condition seront légers au départ : intolérance à l’effort, toux modérée pour ensuite s’aggraver et évoluer vers une insuffisance cardiaque avec œdème pulmonaire. D’autres signes comme des œdèmes, la distension des jugulaires et autres témoigneront d’une atteinte globale du cœur et d’un pronostic sombre à court ou moyen terme.

La difficulté pour le vétérinaire est véritablement de donner un pronostic car dans la plupart des cas , l’ affection sera bénigne sans réduction de l’ espérance de vie et une carrière sportive classique mais dans quelques cas l’affection pourra évoluer en quelques années vers une insuffisance cardiaque.